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L'histoire du CGM

L'utilité d'un Catalogue général des manuscrits contenus dans nos bibliothèques de France est démontrée, dès 1725, par l'abbé Lebeuf, dans une lettre au Mercure de France. Il souligne l'avantage d'une telle publication tant pour sauvegarder l'intégrité des collections que pour « les secours qu'elle fournirait aux recherches des érudits ».

L'idée est suivie, en 1739 par Bernard de Montfaucon dans sa Bibliotheca bibliothecarum manuscriptorum nova et, de 1739 à 1744, par la publication d'un Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque du roi. Ces deux ouvrages donnent un aperçu des trésors manuscrits des anciennes bibliothèques de France.

Avec la Révolution, devenant biens nationaux, ces collections littéraires imposent à l'Assemblée nationale et à la Convention la prescription d'un catalogage précis. De 1807 à 1830, quelques catalogues sont publiés ; parmi eux le recueil de Haenel, érudit allemand, reste pour la France d'alors un exemplaire de référence.

En 1833, M. Guizot veut appliquer les instructions de l'Assemblée nationale et organiser les bibliothèques publiques de province. Il adresse aux préfets une circulaire relative à la rédaction des catalogues invitant les bibliothécaires à lui envoyer : « une liste raisonnée, contenant des indications sommaires sur les matières traitées dans les manuscrits, sur le nombre des feuilles, sur la conservation et la beauté des caractères, vignettes, etc., etc. ». Certaines bibliothèques publient alors, à leur frais, un catalogue, mais la plupart n'envoient au Ministère que de simples listes.

En 1841, le successeur de M. Guizot, M. Villemain expose, dans un rapport au roi Louis-Philippe, la nécessité d'établir « la rédaction, sur un plan uniforme, d'un Catalogue général renfermant le détail sommaire et précis de tous les manuscrits des bibliothèques communales, avec des extraits de ceux qui présenteraient le plus d'intérêt ». Le travail pourrait être réalisé par « un grand nombre d'hommes instruits et zélés » ainsi que par des élèves de l'École des chartes. Les frais de publication seront prélevés sur les fonds du Ministère de l'instruction publique et, au besoin, sur des souscriptions. M. Villemain termine : « La publication d'un travail ainsi conçu vous paraîtra, Sire, une entreprise utile et toute française, digne d'être spécialement autorisée par vous. Elle doit garantir, concentrer, mettre en lumière une foule de matériaux dispersés sur tous les points de la France, et qui intéressent notre histoire politique et littéraire. Elle doit rendre la science plus facile aux érudits de toutes nations qui ont besoin d'explorer nos dépôts ».

L'ordonnance royale est rédigée le 3 août 1841 et une commission de cinq membres est instituée pour en diriger l'exécution.

Sept volumes in-4° ont été publiés de 1848 à 1885, mais une nouvelle série in-8°, commencée en 1886 et alors supervisée par Ulysse Robert, inspecteur général des bibliothèques et des archives, atteint le tome 48 en 1933, date à laquelle la publication est suspendue. Reprise en 1951 par la Direction des bibliothèques elle se poursuit jusqu'en 1975 avec la parution du volume 59. En 1978, le Ministère de la culture (Direction du livre) et le CNRS (Institut de Recherche et d'Histoire des Textes) signent une convention selon laquelle l'IRHT, en liaison avec les directeurs des bibliothèques concernées, assure la mise au point et l'édition de nouveaux volumes.

Cet immense travail d'un siècle et demi de catalogage général se poursuit et se développe encore aujourd'hui avec la mise à jour scientifique des premiers volumes, la publication de suppléments et le projet d'une numérisation des volumes existants.

 

 

< Catalogues

irht  Notice générale du manuscrit. H. Omont, CGM, 3, 1885, p. 457-460 (PDF 15 ko)

 

 

Catalogue général des manuscrits, 3, 1885
 
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