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Robert d'Arbrissel (1116)
fondateur de Fontevraud
Robert naît vers 1045 à Arbrissel, au diocèse
de Rennes. Son père était curé du village. Après
des études médiocres, Robert prend la succession de son
père.
En 1076, il favorise l'élection au trône
épiscopal de Rennes d'un guerrier, Sylvestre de La Guerche, lequel
est déposé en en 1078. Robert part alors pour Paris et y
reprend des études, en un moment marqué par la réforme
grégorienne.
En 1089, Sylvestre de La Guerche, rétabli sur
son siège et gagné à la cause réformatrice,
appelle Robert à Rennes pour le seconder dans son effort de moralisation
du clergé breton. L'archiprêtre lutte alors contre simonie
et nicolaïsme.
En 1093, à la mort de son protecteur, Robert,
en butte à la vindicte des clercs du diocèse, doit se réfugier
à Angers. Deux ans plus tard, il part au « désert »,
en forêt de Craon, et mène la vie ascétique de l'ermite.
Une troupe de disciples se rassemble autour de lui, pour lesquels il fonde
à La Roë un abbaye de chanoines réguliers. En 1096,
il prêche devant Urbain II à Angers.
En 1098, il reprend la vie errante. Son talent de prédicateur
attire à lui une troupe de pénitents des deux sexes qui
dorment en plein bois, ce qui attire au « maître »
les reproches de l'évêque Marbode de Rennes. En 1100, Robert
assiste au concile de Poitiers en compagnie de Bernard de Tiron.
En 1101, il fixe sa troupe dans le vallon de Fontevraud,
sur la rive gauche de la Loire, non loin de Saumur. Le désordre
qui règne dans les premières années de l'institut
vaut cette fois-ci au fondateur les reproches de Geoffroy, abbé
de la Sainte-Trinité de Vendôme. Robert organise alors de
manière plus stricte sa fondation, la divisant entre hommes et
femmes, vierges et continents, confiant l'administration de la communauté
à une prieure. Continuant ses tournées de prédication,
Robert attire à Fontevraud lépreux et infirmes, nobles et
pauvres, matrones de la haute aristocratie ou prostituées.
En 1115, il décide de confier son ordre double,
riche de nombreux prieurés et très centralisé, à
une abbesse, puis nomme à ce titre Pétronille de Chemillé.
Le 18 février 1116, il tombe gravement malade en Berri, au cours
d'un déplacement. Il meurt le 25 février dans le prieuré
fontevriste d'Orsan. Une lutte violente s'engage autour de sa dépouille.
Son corps regagne Fontevraud le 7 mars 1116. Il est enterré à
droite du maître autel de l'abbatiale, contrairement à ses
vœux.
Robert d'Arbrissel, qui ne connut jamais de culte manifeste,
a en revanche été l'objet des interprétations les
plus diverses de la part des historiens : défenseur des exploités
pour les uns, promoteur de l'émancipation de la femme pour les
autres. Son itinéraire spirituel, qui explique l'étrangeté
de la fondation de Fontevraud, est sans doute plus complexe : choisissant
de soumettre ses frères aux sœurs par sens de la pénitence,
il n'en ouvre pas moins des voies nouvelles pour les femmes, sous le patronage
de Marie Madeleine.
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